La Vanoise constitue sans nul doute l’un des endroits les plus beaux et sauvages des Alpes. Premier parc naturel français créé en 1963, situé entre les hautes vallées de la Maurienne et de la Tarentaise, elle concentre, sur une superficie d’environ 530 km², une centaine de sommets culminant à plus de 3.000 mètres aux côtés desquels subsistent de nombreux glaciers, une faune exceptionnelle et foisonnante (bouquetins, marmottes, hermines, gypaètes barbus…) ainsi que l’une des plus belles et renommées randonnées des Alpes.
Si les 400 km de sentiers balisés qui parcourent son territoire constituent le terrain de jeu privilégié des randonneurs d’un jour, les plus expérimentés et téméraires d’entre eux préfèrent quant à eux s’aventurer sur le célèbre Tour des Glaciers de la Vanoise, un itinéraire en boucle traditionnellement effectué entre 4 et 7 jours, consistant en la traversée du Parc national, entre alpages, sentiers en balcons et paysages de hautes montagnes. Il n’en fallait pas moins pour nous convaincre d’être de ceux-là et de nous lancer dans l’aventure…
Les motivations étaient en réalité diverses, entre souvenirs d’enfance, volonté de se confronter à des paysages sauvages et singuliers mais également désirs de relever un défi sportif. Car, forts de notre précédente expérience de trek dans le massif des Aiguilles Rouges – dans une volonté également d’économiser une étape et une nuit en refuge… -, nous avons décidé d’effectuer le Tour de la Vanoise, au départ de Pralognan-la-Vanoise, en… seulement 3 jours ! Nous vous proposons de revivre notre périple en récit et en images :
Jour 1 : De Pralognan-la-Vanoise jusqu’au Refuge de l’Arpont
Distance : 23 km
Dénivelés : 1500 d+ ; 600 d-
Durée : 6h30 – 7h
Au départ du centre de Pralognan-la-Vanoise (depuis le parking – gratuit – du Bouquetin), nous avons emprunté le GR 55 qui, à travers une longue ascension d’environ 1.000 mètres de dénivelé, nous a fait traverser les hameaux du Barioz et des Bieux, puis le pont du Chanton (où nous avons rencontré les premières marmottes) avant de nous mener jusqu’au célèbre Lac des Vaches qui se franchit… de pierres en pierres ! La traversée de la moraine de la Grande Casse vient parachever cette première difficulté et ouvre ensuite la perspective sur le Col de la Vanoise et son refuge où nous avons pique-niqué.
Nous nous sommes ensuite immergé dans une toute autre atmosphère, plus paisible et sauvage : le sentier longeant le lac Long puis le lac du Col de la Vanoise arpente des paysages moins fréquentés qui deviennent plus accidentés et techniques dès les Voûtes du Clapier Blanc. L’itinéraire bifurque alors à l’Ouest et emprunte un grand pierrier qui mène progressivement aux magnifiques lacs des Lauzières.
La dernière partie de l’étape emprunte un long et interminable sentier en balcon où nous avons eu la chance de côtoyer de nombreux groupes de bouquetins qui semblaient vouloir partager un bout de notre aventure ! Le refuge de l’Arpont, siégeant majestueusement dans une petite vallée, ne se laisse entrapercevoir qu’au dernier moment, dans les derniers hectomètres de la descente, tel un oasis en plein désert.
Jour 2 : Du Refuge de l’Arpont au Refuge du Fond d’Aussois
Distance : 21 km
Dénivelés : 900 m d+ ; 800 m d-
Durée : 6 h- 6h30
La première partie de cette seconde étape s’effectue sur un terrain vallonné, alternant montées et descentes soutenues, et emprunte un long sentier en balcon – en contrebas de la Dent Parrachée – qui offre de magnifiques paysages sur la Maurienne, le massif du Thabor et Val Cenis en contrebas. Le franchissement de la Pointe de la Turra, via un large sentier aménagé facilitant la descente aérienne, nous a immergé dans de nouveaux paysages, plus verdoyants et laissant progressivement la place à des alpages.
Ces derniers marquent l’arrivée sur le Plan d’Amont, célèbre pour y abriter les deux barrages du Fond d’Aussois, que les deux plans d’eau viennent sublimer notamment lorsqu’on les surmonte en se dirigeant vers le fond de la vallée. Parmi les quatre refuges situés sur le Plan d’Amont, nous avons jeté notre dévolu sur le plus élevé et encaissé d’entre eux, le Refuge du Fond d’Aussois, sans jamais regretter notre choix ! Situé au pied des montagnes, il surmonte la vallée sur laquelle il offre de magnifiques panoramas depuis sa terrasse, le tout dans une ambiance de bout du monde inoubliable…
Jour 3 : Du Refuge du Fond d’Aussois à Pralognan-la-Vanoise
Distance : 17 km
Dénivelés : 600 m d+ ; 1500 m d-
Durée : 5h – 5h30
La dernière étape de notre périple a démarré tambours battants avec l’ascension relativement technique et engagée du Col d’Aussois qui s’effectue dans un univers minéral de haute montagne. Le replat du sommet (2950 m.) nous a permis de reprendre petit à petit notre souffle, altéré par l’effort et l’altitude, et d’admirer en contre-haut la célèbre Pointe de l’Observatoire (3 015 m) – que nous avons décidé de ne pas gravir en raison de la présence de nuages menaçants… – avant de nous plonger dans la descente.
Si sa première partie, acérée et sillonnant des éboulis et quelques névés, demande une attention particulière, sa seconde s’avère beaucoup plus propice au relâchement et à la contemplation des paysages sauvages l’environnant. Au chalet de Rosoire, nous avons bifurqué à gauche pour retrouver les traces du GR 55 et rejoindre le refuge du Roc de la Pêche qui marque l’entrée dans la vallée de Pralognan. La dernière partie de l’étape, qui se déroule sur une large et longue piste aménagée, est plus anodine et marque un retour progressif à la civilisation à mesure que l’on s’approche du centre de Pralognan-la-Vanoise et que l’on croise à nouveau les touristes…
Quels Refuges ?
Nous avons décidé de séjourner dans deux des refuges situés le long de l’itinéraire du Tour des Glaciers de la Vanoise :
Le Refuge de l’Arpont : un incontournable sur le tracé en raison de sa localisation. L’équipe y est sympa et les panoramas offerts depuis son balcon terrasse sont magnifiques, notamment au coucher de soleil, mais sa grande capacité d’accueil a tendance à empêcher l’instauration d’une ambiance conviviale (On a également apprécié la douche glaciale qui aura eu au moins le mérite de nous requinquer !).
Tel : 04 79 20 51 51 – Web : refuge-arpont.vanoise.com
Le Refuge du Fond d’Aussois : Le coup de cœur de notre périple… Un refuge à taille humaine, une équipe très sympa et attentionnée, le tout dans une atmosphère de bout du monde teintée de culture himalayenne, des repas garnis, du génépi fait maison … et une douche bien chaude !
Tel : 04 79 20 39 83 – Web : refugefonddaussois.ffcam.fr
Quel Equipement ?
En ce qui concerne l’équipement, voici la liste du matériel que nous avons emporté :
• Sacs de randonnées – de 50 L (Julian) et 30 L (Pauline)
• De « bonnes » chaussures outdoor (type trail)
• Sacs de couchages et masques (obligatoires en raison du contexte sanitaire)
• Bâtons
• Frontales (surtout pour la nuit en dortoir)
• 2 Batteries pour recharger les portables, montres, caméra…
• Des Flasks et Poches à eau (pour l’hydratation)
• Des Barres énergétiques et des pulpes (pour les ravitaillements)
• Deux Couvertures de survie
• Deux paires de Crampons (non utilisés)
• Gants, bonnets, t-shirts techniques et vestes imperméables en cas de météo capricieuse
• Vêtements de rechange (pour la rando et pour le soir)
• Trousse de Secours, en cas de besoin
• Deux sacs poubelles pour transporter vos déchets jusque dans la vallée.
Vous pouvez retrouver la plupart de ces équipements sur le site CampZ, une boutique en ligne spécialisée dans la vente de matériel outdoor, où vous trouverez notamment tout type de chaussures de sports, que nous vous recommandons !
Nous vous proposons enfin de revivre notre aventure de trois jours en vidéo!
Voilà encore un récit qui donne envie de prendre ses bâtons les chaussures adéquat, etc… et de vivre la même aventure que vous….Merci
Fait en 3 jours comme vous (merci pour l’idée !) mais avec quelques variantes :
• J1 : départ des Fontanettes
• J2 : un petit extra au dessus du lac du Plan d’Amont (direction le col de la Masse, 200m D+) pour retrouver le refuge du fond d’Aussois par un sentier un peu technique en traversée non balisée mais bien visible sur le terrain.
• J3 : une montée supplémentaire au refuge de La Valette (900 D+ environ) avec descente par le Pas de l’Ane sur Pralognan (conditions sèches recommandées). On retrouve ainsi les Fontanettes par la forêt d’Isertan (attention à la traversée de l’Isertan qui peut être délicate selon le débit d’eau). Ce qui porte le D+ à 1600 environ, donc la plus grosse journée de marche.
Superbe tour, attention néanmoins aux nombreux névés qui peuvent persister en début d’été, ne pas hésiter à prendre des informations dans les nombreux refuges.
Merci pour votre retour et les nombreux éléments d’informations supplémentaires!