Après plusieurs rendez-vous manqués, en raison de blessures aux genoux notamment, j’ai enfin réussi à m’aligner sur un trail longue distance le samedi 1er juillet dernier. Le trail des Moulins, organisé à Mondeville dans l’Essonne, offrait toutes les conditions pour cette première expérience. Situé non loin de Paris, sur une distance raisonnable mais toutefois inédite pour moi, son parcours en up and down, entre forêts et campagnes et sans trop de dénivelé (environ 950 mètres positifs), semblait convenir parfaitement au coureur des plaines (pour ne pas dire urbain) que je suis. Pourtant, ma décision de m’inscrire à la course a été très tardive (4-5 jours avant le départ) et ma préparation tronquée ces derniers mois à cause de quelques petites blessures. Bref, je n’étais pas des plus serein le matin de la course, d’autant que le temps était à la pluie depuis quelques jours. C’est donc quelque peu résigné que je me décidais quelques heures avant le départ – dans les bouchons sur l’autoroute – à finalement m’aligner sur le 25 km.
Arrivé seulement 25 minutes avant le départ à cause des bouchons, et sans véritablement avoir checké mes affaires et pu m’échauffer, c’est finalement sans trop de pression, et sous les averses, que je m’élançais avec les 300 autres trailers sur les chemins déjà boueux. Je partais prudemment en raison des conditions météos, d’autant que, à posteriori, je n’avais encore pas totalement – et inconsciemment – écarté l’idée de parcourir les 50 km. Les sensations étaient bonnes et le plaisir bien présent, jusqu’à la première côte en forêt, fortement boueuse, qui m’a vite fait comprendre que mes chaussures de trail Hoka, en dépit de leur bonne accroche, n’étaient pas forcément adaptées à ces conditions plus qu’humides. Je dérapais et avais du mal à trouver mes appuis, m’obligeant ainsi à décupler mes efforts. Les premières descentes se sont avérées encore plus périlleuses pour moi, m’obligeant souvent à marcher ou à m’accrocher aux arbres. Bref, arrivant à l’aune du 13ème kilomètre – où se situe le fameux carrefour où les coureurs ont le choix de poursuivre sur le 25 km (à gauche) ou sur le 50 km (à droite) –, et ayant le sentiment de revivre le « cauchemar » du Trail de l’Yonne à Sens d’il y a deux ans, mon cœur penchait encore largement pour la plus petite des distances car je ne me voyais pas poursuivre encore une quarantaine de kilomètres dans ces conditions dantesques. Mais raison et course à pied (surtout en trail !) ne font pas forcément bon ménage ! Après avoir discuté au 11ème km avec un autre participant qui m’a certifié que la seconde partie du parcours du 50 km serait plus sablonneuse et rocheuse et donc moins humide, un déclic semble s’être produit dans ma tête. Bref le cœur a parlé, et sans doute mon orgeuil aussi (parce que j’imaginais déjà ma déception à l’idée de ne pas avoir été au bout de mon objectif), et c’est donc de manière assez irrationnel que je décidais de tourner à droite pour poursuivre sur le 50 km !
Voici le tracé et le profil du parcours:
L’esprit libéré, je parcourais assez aisément les kilomètres, composés de côtés dejà moins humides, qui nous ont mené jusqu’au deuxième ravitaillement, situé au château de Courances (18ème km), où j’ai pris le temps de me reposer. Puis j’enchainais une grosse séquence en plaine jusqu’au 26ème km. Mes jambes étaient encore fraiches mais rapidement l’enchaînement de montées et descentes, à partir du 30ème km, sur un parcours devenu plus rocheux et sablonneux (à l’image du circuit des 25 bosses) m’a fait comprendre que la tâche ne serait pas des plus aisée. Mes mollets et surtout mes quadriceps commençaient à devenir plus douloureux. Bref, la gestion de l’effort s’est progressivement transformée en impératif. J’arrivais à enchaîner tant bien que mal jusqu’au 4ème et dernier ravitaillement où j’ai pris une bonne pause et bien pris soin de me nourrir. C’est sans doute la raison pour laquelle j’ai réussi à retrouver un second souffle à partir du 40ème kilomètre, dans des parties pourtant très techniques en forêt. Seules les parties à travers champs, boueuses voire, sur certains parties inondées, ont commencé à atteindre mon moral, mais je me suis rendu compte que j’étais l’un des seul participant à continuer à pouvoir courir, ce qui m’a permis de doubler pas mal d’entre eux. Le dernier passage en forêt avec deux petites montées cassantes, s’est fait aux forceps, accompagné d’un autre coureur. Puis, j’arrivais à accélérer à nouveau dans les deux derniers kilomètres, dans des champs découverts, pour franchir la ligne en 5h23, épuisé mais soulagé d’en avoir fini.
Je vous propose également une vidéo du parcours du 50 km réalisé par mon ami Thierry Ducrocq:
Bref, ce trail fut une grosse satisfaction pour moi, à la fois en raison des conditions météorologiques mais aussi de ma gestion de l’effort. Je n’avais en effet aucune idée de la manière dont mon corps allait réagir à un effort d’une si longue durée et sur une distance inédite pour moi. D’autant que le parcours, à ma grande surprise, s’est avéré fortement roulant ce qui m’a obligé à courir une très grande majorité du temps (sans doute une quarantaine de kilomètres). J’ai notamment été agréablement surpris de la réaction de mon corps à la durée de l’effort et aux douleurs, d’autant que mon classement, pour une première expérience, est plus que convenable (44ème sur 108 participants, 18ème senior). Bref, ce fut une superbe découverte pour moi et une incitation à poursuivre dans cette voie !
Voici pour finir les stats de ma course via strava :
Pour plus d’infos sur la course, cliquez ici
Bravo! Une première qui en appel d’autre
effectivement, j’ai déjà commencé à prospecter d’autres courses 😉
J’allais dire, ça sent la.mise en bouche pour en faire d’autres….mais tu as déjà confirmé dans le premier commentaire!!!! 🙂
Félicitations en tout cas, et bon courage pour les prochains 😉
merci firerasta. Effectivement, on va essayer d’augmenter un peu la distance et le d+ pour la prochaine!!